École Supérieure de
Commerce de Sfax Conseils pédagogiques Par Abderraouf YAICH Pour nous interroger sur l’éducation supérieure en comptabilité, il convient de rappeler les éléments du triangle pédagogique qui sont les programmes, les enseignants et les étudiants.
La
base du triangle est l’étudiant Le
cycle de renouvellement des savoirs s’accélère. Actuellement, il est
de l’ordre de 7 ans : toutes les connaissances sont totalement
renouvelées ou doublées tous les 7 ans. Dans ce conteste, le plus important est d’apprendre à apprendre car si apprendre permet d’avoir la connaissance à une date donnée, apprendre à apprendre permet d’avoir la connaissance toute la vie. Aussi, la clef de la réussite durable est-elle la prise en main par l’étudiant de sa propre formation sans que cette prise en main de ses apprentissages par l’étudiant ne le dispense d’être assidu au cours et aux travaux dirigés. L’auto-apprentissage de l’étudiant est un plus qui vient performer les apprentissages dans les cours et travaux dirigés. Loin de justifier le moindre relâchement quant l’impératif d’assiduité aux cours et aux travaux dirigés, la préparation à l’avance des cours et l’auto-apprentissage transforment la qualité de l’écoute de l’étudiant et relèvent son intelligence des cours et des travaux dirigés sans jamais dispenser l’étudiant de son devoir d’assiduité.
I. Une bonne stratégie d’apprentissage : acquérir la sagesse C’est la sagesse qui permet de bien agir dans tout ce que nous entreprenons : Les études, le travail, la vie familiale, la vie en société et d’une façon générale dans la vie. Le
coron nous enseigne : « ومن
يؤتى الحكمة
فقد أوتي
خيرا كثيرا » La
sagesse « الحكمة »
s’acquiert par la jonction d’une multitude de facteurs :
La
sagesse entretient des rapports dialectiques (de cause à effet réciproque)
avec la personnalité, la performance académique et les comportements
professionnels et sociaux.
II.
La nécessité d'avoir une bonne hygiène d'esprit et de commencer le plutôt
à semer les germes de votre réussite Les
éléments constitutifs du capital d'un travailleur intellectuel
sont : (1)
son état d'esprit (positif, appliqué, loyal, optimiste mais
lucide, etc...), (2)
son aptitude à vivre avec les autres (sincère, respectueux des
autres, ne dénigre pas les
autres, coopératif, soucieux de l'intérêt commun, attaché à l'éthique,
discret et confident, ne ment pas, etc...), (3)
son professionnalisme (savoir, connaissances, diligence et habiletés
professionnelles, respect des valeurs de la profession et strict
attachement au secret professionnel), (4)
et sa culture (la culture générale affermit l’aptitude
aux bons jugements). Les
indicateurs de succès ne sont pas uniquement financiers, car si
l'argent est bon serviteur, il s'est souvent révélé mauvais maître.
Ils sont aussi, et peut être davantage, qualitatifs. III.
Conseils pour bien réussir vos études Tout
d'abord, je ne saurai trop insister sur l'importance d'une maîtrise
suffisante de la langue d'apprentissage. L'étudiant
qui ne maîtrise pas sa langue d'apprentissage réduit, dans certains cas
de façon grave, sa capacité d'intelligence et de mémorisation et ses
aptitudes de compréhension et de maîtrise des enseignements reçus. "Tout est dans le vocabulaire, disait Alain, et qui n'a pas réfléchi sur le vocabulaire n'a pas réfléchi du tout". Lavoisier,
illustre auteur d'un traité de chimie, présentait le poids de la maîtrise
de la langue sur l'apprentissage des sciences ainsi : "nous ne
pensons qu'avec le secours des mots, les langues sont de véritables méthodes
analytiques. L'algèbre la plus simple, la plus exacte et la mieux adaptée
à son objet est à la fois une langue et une méthode analytique. Enfin
l'art de raisonner se réduit à une langue bien faite" [1] Plus
vous avancerez dans vos études, plus vous constaterez le poids
grandissant de la langue d'apprentissage sur vos performances académiques. Au
fur et à mesure, les examens sensés porter exclusivement sur un domaine
technique ou scientifique deviennent aussi des examens littéraires. Ainsi,
pour qu'un travail intellectuel soit bien considéré, en plus de ses
qualités de fond, il faut qu'il soit aussi bien soigné dans la forme
avec une belle rédaction et une belle écriture. Ensuite,
quel que soit votre niveau d'intelligence, devriez-vous considérer que la
réussite nécessite que vous vous appliquiez suffisamment. Il
convient pour ce faire d'admettre le postulat suivant : la réussite
c'est 90% de persévérance et 10% d'intelligence. Bien entendu,
l'intelligence est utile voire nécessaire mais l'application au travail
reste la condition clé de toute réussite durable. En fait, c'est
votre persévérance qui fait fructifier votre intelligence. Bien
apprendre consiste à faire le nécessaire pour bien comprendre. En effet,
lorsqu’on possède le pourquoi, on est capable de répondre à
tous les comment ?[2]. On
considère que l'apprentissage passe par une progression en trois étapes
:
1) La découverte (découvrir).
2) L'assimilation (comprendre).
3) La maîtrise (maîtriser). Sur
la base de ce qui précède, puis-je vous suggérer une méthodologie que
vous pouvez adapter en fonction de votre expérience personnelle. La méthodologie
proposée est une méthodologie parmi plusieurs possibles. Tout compte
fait, toute méthodologie que vous aurez retenue sera la bonne dès lors
qu'elle vous aide à réaliser vos objectifs de réussite. (1)
Préparer les cours à l'avance : Il
convient d'admettre qu'une bonne façon pour assimiler un cours est de le
préparer à l'avance. Ainsi, l'étudiant va en cours pour préciser ses
connaissances, résoudre les difficultés et non découvrir des
connaissances pour la première fois. Ceux
qui découvrent en classe et révisent ensuite maîtrisent généralement
moins bien leurs matières que ceux qui révisent voire précisent et
approfondissent leurs connaissances en classe. Aussi,
l'étudiant qui veut atteindre un bon niveau doit-il inverser
l'ordonnancement usuel en préparant les cours avant de les recevoir. (2) Faire beaucoup d'exercices et s'entraîner à partir des
épreuves d'examen des années antérieures : -
Simuler les contraintes de l'épreuve. Une
bonne préparation ne peut se limiter à de simples lectures même
assorties de résumés bien faits. Il
faut s'exercer à l'épreuve à la manière d'un sportif préparant la
compétition. Il faut exécuter le maximum d'exercices et des cas d'examen
de préférence ; le tout dans des conditions proches de celles de l'épreuve
réelle. -
Corriger les exercices en vous notant (seul ou en groupe). Le
travail en groupe permet généralement une meilleure efficacité lors de
la correction des exercices d'entraînement. Chaque élément du groupe prépare
l'exercice tout seul dans des conditions semblables à celles de l'examen,
le groupe procède à une correction collective ensuite et, éventuellement,
vous vous échangez vos copies pour les corriger. Cette
méthode de simulation (épreuve-correction) présente un avantage
remarquable puisqu'elle vous permet de vous mettre à la place du
correcteur de l'examen. (3)
Commencer la préparation des examens très tôt : Planifier
cette préparation sur l'ensemble de la période de temps disponible. Une
bonne préparation à l'examen commence le jour de la rentrée. Il faut avoir conscience que le temps est une ressource limitée, il faut savoir exploiter le temps disponible en début de période. (4)
Ne négliger aucune matière :
(5)
Ne jamais se décourager et s'imposer
de bien comprendre avant d'avancer : L'étudiant
ne doit jamais se laisser décourager. S'il est normal qu'il ressente à
un moment ou à un autre, généralement au début, qu'une matière est
difficile, il faut qu'il s'accroche pour ne pas la laisser lui échapper définitivement. En
s'appliquant, tout ce qui vous paraissait éventuellement incompréhensible
au départ devient facile et évident. Une règle d'or consiste à ne pas laisser des points d'ombre. Le bâclage se paie tôt ou tard. Qu'en
est-il du travail en groupe ? L'essentiel,
créez-vous un environnement qui favorise votre épanouissement. Optez
pour la solution qui emporte votre préférence. Néanmoins,
et en règle générale :
Et
dans tous les cas, rappelez-vous que le jour de l'examen, vous serez tout
seul face à votre copie.
IV.
La performance académique en comptabilité Des
études sont performantes lorsqu’elles forment :
L’intelligence
inclut l’aptitude à s’adapter aux situations nouvelles et inédites,
à sélectionner les bons comportements et à savoir se conduire de façon
pertinente. La
performance académique au sens large de réussite aux études et de
construction des compétences est essentiellement fonction : 1) de l’engagement et
de la motivation de l’étudiant envers ses études
notamment lorsqu’elles s’inscrivent dans le cadre d’un projet
personnel et professionnel qu’il s’est déjà défini, 2) de la qualité et de
l’intensité de l’encadrement, 3) de l’effort fourni,
de l’application et de l’assiduité aux études
compte tenu des capacités personnelles de l’étudiant, 4) des méthodes de
construction des connaissances et des compétences, 5) de la maîtrise de la
langue ou des langues d’apprentissage. Quand
on a choisi de faire des études de comptabilité, on savait qu’on
s’engageait dans des études contraignantes qui devraient nous préparer
à satisfaire à des exigences du marché de plus en plus élevées en
termes de compétences techniques et relationnelles, de comportement et de
qualité morale. L’étudiant
en comptabilité a accepté ainsi de relever le défit, notamment celui du
volume des connaissances à acquérir (car la comptabilité et ses
disciplines connexes ne présentent pas des difficultés logiques
majeures) tout en sachant qu’il bénéficiera des avantages d’un marché
gratifiant que ses aînés ont réussi à former et au développement
duquel il devra, le jour venu, contribuer à travers sa carrière
professionnelle. Dans
le vocabulaire français, comptable est synonyme de responsable.
C’est dire qu’un comptable doit d’abord avoir conscience de la nécessité
de se sentir responsable et de se comporter en responsable et la première
manifestation de la conscience de responsabilité est la prise en main de
sa propre formation. V.
Enfin, il ne faut jamais perdre de vue l'essentiel : préserver vos équilibres
personnels
(1) Votre
santé : Votre
santé est votre bien le plus précieux (bien gérer et préserver sa santé
est une priorité absolue). La
santé est la ressource la plus précieuse pour un individu, il ne faut
jamais la dilapider. Avoir
la meilleure forme physique possible nécessite un mode de vie équilibré
en évitant notamment tout excès, en adoptant la pratique d'un sport et
un état d'esprit positif et optimiste.
(2) L'équilibre psychologique : Notamment
se créer les conditions d'être satisfait de soi-même, avoir confiance
en soi et se donner les moyens d'avoir confiance en soi, construire
la conviction de son aptitude à réussir et réaliser ses objectifs.
(3) Votre caractère : Votre
caractère est l'un des principaux attributs de votre richesse humaine.
Plus une personne développe une pensée positive et le respect réel des
autres, plus elle développe une vie sociale riche. Pour
bien maîtriser vos traits de caractère, sachez que si la nature pousse
à la reproduction des caractères des personnes qui ont eu une influence
sur vous, l'intelligence aide néanmoins à corriger les aspects négatifs
du caractère hérité ou développé jusque là de façon inconsciente.
(4)
Avoir une vie sociale équilibrée : Il
est important de perfectionner son savoir vivre en société, avec ses
amis et camarades, avec ses professeurs, avec sa famille, etc... En
tous ces éléments, il est fondamental de connaître ses limites, de les
accepter et de faire avec si on ne peut pas les améliorer. Les équilibres personnels favorisent la capacité de concentration intellectuelle et la capacité de travailler.
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